Extension de la pupille vulgaire,
En criblant de tes caméras la terre,
Du monochrome à l’image en couleurs,
Tu devins la vision extérieure.
Strident insecte aux antennes primaires
Ou monstre à plasma au prix sanguinaire,
Les vieilles te chaussent d’un napperon
Pour protéger le meuble du salon.
Par temps peu clément, sur l’écran il neige,
Si tout devient sombre, on te désagrège ;
Il ne reste plus alors qu’à trouver
Un champion de l’électroménager :
– Croyez-vous donc qu’il faille tout changer ?
– Non, Monsieur, le tube est juste grillé.
Vive le monde qui tourne à nouveau,
Vive la pub et les flashes info !
Quoi qu’il en soit, tu nous as fait bien peur,
J’aurais dû aller te voir chez ma sœur.
Le chat s’ennuyait déjà des ronrons,
Des tiens, pardi, canon à électrons !
Du monochrome à l’image en couleurs,
Tu es notre vision, téléviseur.

Vidéo/Texte : Eric Tessier