
EMOTION SOUDAINE DES HOMMES IMPASSIBLES
(…) disait qu’il avait deux amis, vous et son chat … Sale bête.*
Toujours en parle – et il a raison – comme d’êtres vivants.
Sous-marins, bâtiments … quand ils partent à la casse et qu’on les désosse.
Regard dans le vide, Minou sur mon épaule, une cigarette entre mon pouce et mon index.
Je repense à toute ma vie.
La fin du voyage brise le coeur, mais c’est comme ça … on n’y peut rien
(*Pierre Schoendoerffer – Le Crabe Tambour 1977)

TRAVERSEE DE LA VIE
Minou n’a pas arrêté de miauler. Tout ça sous la grande casserole bien sûr !
C’était emballé dans du papier journal. Forcément le poisson, c’était le poème !
Tu es le meilleur cuisinier que je connaisse de tous les temps !!
Après, moi, j’ai fait la vaisselle … le bruit de l’eau !!
Bref, on a mangé ce que j’ai pêché – Ce poisson avait des !!! à la place des arêtes
Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l’après-midi, dès trois heures je commencerai d’être heureux.*
(*Antoine de Saint-Exupery 06 Avril 1943 – Le petit prince page 69)

FANTÔMES (UNE FOIS MORT, DES OBJETS ME REMPLACENT)
Brosse a dent, radio, smartphone, cafetière, tasse, cuillère, balais, tancarville, aspirateur, écouteurs sans fil, couverts, plaque à induction, clé de 14 pour mon skate, clé de voiture, parapluie, clé d’appart’, nunchaku , cahiers, bloc-notes, stylos, guitare, synthé, livres, ordi’ portable, vieux dvd , nouvelle ampoule pour ma lampe, sac de couchage, réveil
Je ne prononce aucun mot, tout passe par les objets. Je trouve que ce qu’il y a de mieux dans le monde, c’est de les utiliser, de les faire fonctionner.
Ces petits ou grands objets vivront bien plus longtemps que moi. Qui s’occupera d’eux me préoccupe un peu …
* * *
23 avril 1961
Je suis revenu de Kyôto sans avoir eu le temps d’admirer les cerisiers en fleurs,
et la prochaine fois, je devrai laisser derrière moi le feuillage naissant *
(*Kawabata Yasunari – Kawabata Mishima Correspondance)

AIR AU GRAND JOUR D’ETE, CIMETIERE
La dépouille du maître, mais aussi de 100 000 de ses descendants y reposent.
Il s’agit du plus vaste et du plus ancien cimetière familial au monde.
Journées d’été , impermanence et continuité
Moi solitaire au cimetière à ressentir la vie – à ressentir ma mort.
Qūfù, province de Shandong . Des relations digne de ce nom
Pas le genre occident décadent
Ecrit par Cyril Pansal dans la nuit du 30 au 31