
PARTIE # 40 – fois –
– d’approchant ¿ –
Snorkelling :
1 Alignements de couleurs, additions de poissons, ces rochers de quels couleurs, cela fait PRESQUE peur. D’ailleurs couleur est-ce le mot ¿
On survole, on ne sait pas sous quelle planète en dedans/en dehors de quelque chose de très petit ou de très grand, alors quant à un soi-même ¿ Ça avance au gré des mouvements de l’eau dans l’eau de l’eau. Est-on à l’intérieur de quelque chose qui serait à l’intérieur d’un corps à nous, alors nager est-ce le mot ¿ On ne sait rien, si ce n’est d’un savoir qui respirerait, soufflerait, animerait ou/où il ne s’agit pas/en rien/plus de savoir mais d’autre chose et ce n’est pas une chose. Ça avance au gré des mouvements de l’eau dans l’eau de l’eau. Mes cheveux qui repassent revenant dans/sur mon visage sont aussi -si je veux- à mes yeux des poissons – si je veux rimer -. (oui on est bien d’accord je sais, cet amour-là c’est que d’emblée je te voulais).
2 Au fond parfois c’est une tempête de sable (dans le fond c’était la tempête de sable), pas d’âmes qui vivent c’est ce que l’on croit (pas d’âmes qui vivaient), on ne peut pas alors on ne se parle pas (on ne pouvait pas alors on ne se parlait pas), juste la tempête et le sable qui forment (formaient) à eux deux des petites dunes ou des montagnes, tu n’entends (n’entendais) pas le bruit de ta (ma) respiration, le son de ton (mon) cœur qui bat (battait) pourtant, juste un grand petit silence. Silence est-ce le mot ¿ On ne sait pas (je ne savais pas) au plus profond aussi profondément que la peau.
(Ca n’avançait pas au gré des mouvements, je ne sais rien à côté de toi tu me disais, je te savais menteur on est bien d’accord, la couleur des impossibilités on ne peut pas la dire, celle de la peur non plus)
3 Nos yeux woah lorsque de l’eau, que d’eau ¡ d’abord avant tout, toutes choses de l’eau et ensuite aussi,
et qu’ils ont regardé tant de poissons. Poissons est un échantillon des possibles, ce que la vie est capable de – nous- faire , d’inventer chacun. Parfois je les compte, – cela n’est pas mental je crois -, cela se passe se repasse, m’arrive comme avec les oiseaux – je ne rêve n’imagine pas souvent le mot toujours -. Tous autant qu’ils sont exactement chacun sans se gêner avec cette possibilité d’exister avec l’autre chacun avec lenteur. Sans se noyer – qui que ce soit- .
Un peu comme la graine peut-être suite à l’eau sait qu’elle est porteuse d’un arbre et d’oiseaux, deviendra arbre, porte un savoir de cette nature-là, ou quelque chose d’approchant. Ou alors demain.
Woah ce que l’eau est capable de faire au temps.
J27, Koh Samui Ban Lamai, 27/02/2020, de mes petites lunettes de piscine faite à ma vue, sans tuba no need, je tiens bien sans respirer régulièrement je remonte à la surface –

PARTIE #41 – fois –
– suite à toutes sortes d’alignements d’effondrements ¿ –
Quelque part – on peut toujours le dire – : on voudrait revenir en arrière, que l’humain s’en retourne être humain. Rétrogrades, déjà été, archaïques, has been, why not ¿ Redevenir des espèces d’hommes et de femmes vivants vivantes revivant dans des huttes à même le sol, des grottes à fleur de roches, dans les arbres dont nous venons. Ré-apprendre sédentaires ou nomades où une vie sur la terre de la vie fertile où des ruches refuges pour les abeilles mellifères, la restauration de toute sorte de nature de diverses matières manières biens communs. La sagesse ancestrale des peuples sauvages nous reviendrait, nous réparerions le vivant, tous les vivants. On serait de nouveau des/les tous premiers à tout commencer, on dira -d’une écriture première- que l’on fera autrement cette fois.
(Bien sûr je voudrais revivre l’origine, ce premier jour où/quand nous nous sommes trouvés croisés. Rétrograder ce premier jour où quand nous nous sommes trouvés croisés revivre une origine. Quand soudain nos yeux jeter sa cigarette se lever du trottoir sourires je vais pas te draguer nos mains d’accord I’m willing and able c’est l’amour à la plage et j’ai le cœur tout retourné I wonna love you sourires maintenant on partage tout no woman no cry).
L’amont des premiers jours y boire encore y verser. Remonter jusqu’où les premiers courants ¿ (le cri embouchant les vents de Sidi Kaouki, pourquoi ? Ces baisers qui précédaient nos lèvres). Retrouver la source et la montagne, la sensation de la source, la sensation de la montagne. Des premiers jours, leur destinée. (Tout comme revoir encore tes yeux qui souriaient dans mes yeux. Pour quoi ¿ Ces baisers qui prolongeaient nos lèvres.)
Et au delà au deçà encore remonter aux minutes qui ont précédé quand soudain, juste avant l’origine l’explosion, pour comprendre comment un tel commencement a pu se passer, (cette chose qui m’est arrivée), et qui quoi de l’espace a généré de la vie à partir du chaos. (À cette fin j’étais revenue vers toi sept fois en tout et pour tout, toute une éternité (j’avais compté).)
Bien sûr le premier homme et la première femme on voudrait sauf que l’on n’a pas été, que l’on ne sera pas les premiers ni les derniers à désirer être les provenances. (L’amour existait déjà). A désirer être les destinations. (Oui mon amour).
Sauf que cela ne sert à rien de retourner d’où l’on vient, sur les lieux des souvenirs, on ne les reconnaît pas à rétrograder, revenir sur ce qui fut n’est plus – c’est bien connu -. On ne s’y retrouve pas à faire exister encore n’est pas nouveau. Sauf que cela ne sert à rien d’imaginer visiter demain, ses maisons, pas même en rêves.
(On est comme deux enfants, PRESQUE tout de suite tu avais dit après I wonna love you sourires maintenant on partage tout no woman no cry, et puis une autre fois dans une foulée rapide tout de go tu avais continué comme ça on va mourir tous les deux toi comme moi).
Si ça se trouve tout s’arrêtera avant, même le passé.
Quelque part – ici je peux le dire – : voudrait-on (voulait-on toi, moi) et le reste de l’humain redevenir ¿
J28, Ko Samui Ban Lamai, 28/02/2020, – de mon téléphone par commodité –

Texte/Illustrations : Corinne Le Lepvrier