PARTIE#32 – fois –
– écritures en voyage sans le temps de la distance –
Soudain il pleut, vente fort, éclairs ouvrant la mer. Il va pleuvoir très fort et venter durant deux jours en continu – on avait prédit ici -, électricité et lumière par intermittence en dedans. Via la boue, les hauteurs commencent leur descente amalgamées de toutes sortes de choses se laissent aller vers la baie. Les feuilles à rouler le tabac se seront dans deux jours collées entre elles. La mer devient une autre couleur, les grands arbres banians un vacarme d’une autre nature. On ne peut plus se déplacer, marcher en dehors n’est pas envisageable, il faut attendre – on rassure ici -. Quelqu’un avait dit que les fonds au-dedans resteront perturbés d’ici que cela retombe, cela n’augurant pas une belle visibilité les jours suivants. Dans ce temps-là, du bungalow branlant, reprendre des douches, refumer mon petit vacarme intérieur ouvrant l’histoire à écrire, dormir longtemps, attendre que les choses passent et repassent. Je veux croire en la nuit noire capable de restructurer des hauteurs. Croire que rien ne dure trop longtemps. Ni en dehors ni en dedans. Plus de deux jours.
J20, Ko Tao Mae Haad Bay, 20/02/2020 – de mon bungalow –
PARTIE 33 – fois –
– écritures en voyage sans le temps de la distance –
Après la tempête, les chiens sont revenus courir se taquiner. Je suis affamée de toutes ces heures restées sans manger, l’estomac sec et la langue sèche de toutes ces cigarettes fumées (ajoutées aux tiennes). En effet des choses se sont posées, laissées aller là, des possessions. Le temps. Juste devant entre le bungalow et la mer, une fillette cherche quelques choses, (les chiens aussi), elle ne sait pas quoi je crois parmi les petits débris venus de la tempête et du vacarme. Je la regarde regarde l’enfance comme elle est. (en vérité en secret devant toi je m’étais faite toute petite). Des hommes et des femmes transportent déplacent plus loin les gros morceaux puis balayent le sable, un certain périmètre autour d’eux le lieu qui est le leur. La mer reste agitée, oui je vais rester encore un nuit ici, je voudrais revoir la mer calmée dans cette baie, je voudrais revoir les motifs qui se retirent et reviennent me parler juste un peu (du temps de toi).
J21, Ko Tao Mae Haad Bay, 21/02/2020 – de mon bungalow –
Textes/Illustrations : Corinne Le Lepvrier
La douleur drape les coups de butoir des vagues sur les berges de l’abandon
Le ventre noué halète et se noie
Attendre tenir bon
Ne pas chercher à lutter
Attendre
Sois forte