L’enchanteur de toujours,
ivre
comme il le sait
s’aiguise
au cri des oiseaux,
se revêt de la mer,
le coquillage divin
de l’amour
le mot,
le vibrato
en lui il le porte,
il s’en nourrit,
et là où d’autres mûrirent,
lui aussi
se sidère,
en appelle
au total
II
Son nom ?
La grandeur qui l’habite
Sait aussi
L’habiller
son nom ?
si vous voulez :
le gouttoir
des fées et des étoiles
la mousse écumante
qui givre
sur les cailloux
la mer
qui le respire…
III
l’enchanteur de toujours,
très bien gréé
descend
l’or de la lande,
le considère,
et s’en emplit.
Debout dans l’air,
il aspire
la peau
de l’océan :
l’abeille, à ses côtés,
tisse
et propulse
le son fondamental,
celui
qui est sa toge,
sa résonance,
Et qu’il peut
renifler nu
Face aux noyades
Pré- sanguines
du soleil.
IV
Les lunes
ont pu flamboyer,
les levures d’univers
naître
d’un tout petit grain,
voici que se
cure la terre,
voici que gros
scarabée noir
endosse
sa chitine
et fermente
,
voici que le galet qui roule
grossit et fertilise
son propre fracas,
humbles fleurettes
se mettent
à s’émouvoir,
par l’air cru ,
fougères aussi :
(leurs crosses…
qu’elles déploient,
comme des petites
têtes de dragon)
Texte : Pierre Lenoble – Le poème est téléchargeable en entier ici : l’ench.BV