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Je ne vois presque plus rien
je n’ai plus de couleurs
je ne distingue que le noir et le blanc
quelques lignes de lumière et d’ombre
nuit sombre où mon dessin se noie
Comme une photographie mémoire arrêtée visée intérieure couleurs néant (née en) noir sur fond noir autoportrait abstrait j’essaie je ne sais pas inaptitude à révéler rien ne s’imprime blanc amnésique dans le grand bain argentique émotions gelées je l’ai si souvent déclenché le moteur de l’appareil escamoteur à broyer du noir
Voici la fin du voyage, au seuil du silence
frontière redoutée, passage irréversible
regarder derrière soi, avoir envie de fuir
mourir en expirant un essaim de mots blancs
Ô voix de nulle part qui est celle de tout le monde pourquoi cette frénésie de verbiage
dans mon pays les habitants étaient économes de mots
car nous vivions à la frontière du silence
Sur la page un premier mot s’inscrit, puis un autre, et encore un autre… un segment (sarment, serment, serpent…) de pensée se matérialise dans un fragment de phrase qui s’étoffe, s’élargit, s’écoule hors de la pensée qui le pense, le panse, le tance, le tord, le mord, l’imprime, le brime, le secoue, le coud, lui tord le cou, le met à genou
Écrire a le prix du sang…
Texte : Françoise GERARD
A reblogué ceci sur Le vent qui souffleet a ajouté:
Écrire…
c’est intensément vrai, dans les veines. … ***
Ce n’est pas la première fois que votre écriture me touche à vif !
Merci à toutes deux :)))