Le 15 avril dernier, au Café Pola, Boulevard Beaumarchais à Paris, Dorothée Chapelain a présenté ses « Fragments Lyriques », lus par les participants de la soirée littéraire consacrée à « L’invisible et le perceptible en littérature ». L’occasion de comprendre la langue novatrice et abstraite d’une auteure et plasticienne sur les pas surréalistes de Gherasim Luca.
Dorothée Chapelain vit à Paris et travaille à Saint-Denis et Paris. Artiste plasticienne et psychologue clinicienne, elle a collaboré avec des musiciens et des compagnies de théâtre dans l’expérimentation de ses recherches avec Moriarty, la compagnie Lluvia de Cenizas. Elle présente Chairs, dans le cadre de l’exposition Gri-gri Fétiche à l’Atelier des Vertus à Paris et une performance Fortune Tellers dans le cadre de La Bacchanale du dressing. Elle est invitée par Frank Ancel avec Katia Feltrin à proposer des micro-actions, Cut-tchup lors de son vernissage She loves control en lien avec le cut-up de William Burroughs. Lors d’Une soirée pour rien, proposé par Frank Ancel, elle présente un Hattening. Elle rejoint en 2015 les Pontificall Beuys lors du concert des Puta Guerilla à la fête de l’humanité, puis le 6 février 2016 lors du Centenaire du Cabaret Dada à la Halles Saint-Pierre à Paris pour Pax tempus. En février 2017, elle réalise sa première exposition personnelle Panicus exotérus sur la proposition de Katia Feltrin à l’Atelier des Vertus. En juin 2018, dans le cadre de l’exposition d’Alain Snyers Faux pas ou l’art consommé du mensonge, elle participe au Salon des fake news à Pérouges puis Casablanca. En novembre 2018 et 2019, elle rejoint les Pontificall Beuys en résidence aux Vivres de l’art à Bordeaux pour L’Empire des sens de la Licorne, Sœur Rise et Vandana Shiva…le 2ème Pontifex… Elle participe depuis 2019 au Landacamp inspiré du black mountain college proposé par Franck Ancel et Clément Hauvette à Aukera, Jatxou au pays basque et a rejoint l’édition des Cosaques des frontières…
Étincelle de la lumière du premier jour. Le regard. Percevoir cette lumière dans ton visage réveillé. J’espère que tu vas bien. Une taie d’oreiller attend sagement prêt du mien. C’est la plus jolie.
Icare, je parcours ton sol avec une seule aile mais j’ai touché mon ciel.
Il n’y avait pas de soleil, seulement une lueur sur la branche d’un olivier
Elle scintillait comme un murmure
libre chute
L’anse se découvre et laisse transparaître, des fonds agiles,
juste un grain posé sur la pointe extrême de l’île
Chaque pierre posée comme un trait de khôl mauve
Ouvre et lance
les confettis de mes pas,
célèbre la mer comme pour l’oublier,
Les femmes-rochers
En lumière d’eau
s’offrent aux rayons bleus
Des jours sans voile
Partir de l’écume
S’éclairer de lune
Regardant à l’horizontale vers les collines douces
L’île roule
anciennes veilleuses intermittentes
notes liminaires,
Jusqu’à s’évanouir dans la sombre ascendante
jusqu’à rejoindre et contempler le chapeau de feu s’évaporer
Les chants désespérés, sur la langue de sable,
se déplacent, le point en équilibre sur la ligne
Ils déploient leur longue traversée solitaire
Le Bateau renversé
Sur le rêve bleu, je me suis penchée
Entourée des ombres sereines
Les virgules argentées ponctuent
L’air inversé,
Fleur de bruissement