rien ne viendra
d’une branche à l’autre
on se regarde tomber
les secondes en éveil
et le corps en désordre
rien ne viendra dire
les mots s’étirent aux heures chaudes
et plient
rien ne changera le monde
d’une hanche à l’autre
on se reproduit et on laisse
les secondes et les chiens
l’ange s’en cogne
rien ne viendra te dire
que c’est dans ton ivresse
que tu as oublié ta famille
rien ne viendra te dire
que ce n’est rien
tu vois des fantômes
et tes morts sont des poux
collés dans tes heures
rien
ne viendra te dire que tu es passé ici
la forêt te prendra
puis après les tiens tes enfants
la terre sera un océan
dans un bleu
aussi bien le vent chantera l’oubli
des hommes et des femmes
l’arbre poussera en majesté
de tous nos jours
Texte : Pierre Vandel Joubert