Je tangue sous hypnose. Souffrir ou pas. Le pendule solaire dévie mes obsessions en corner, un coin de ciel bleu, un coin de ciel noir. Je balance rocking chair pour hacher mon angoisse angora comme un chat qui ronronne, la douleur étourdie au berceau. Couteau à bascule et coupe admirable, tout fin myosotis de mémoire. L’azur parsème bientôt mes grands cahiers et leur fait une mer magnétique. Toquée tocante, le temps breloque dans ma tête. Je me dis que je l’ai je me dis que je ne l’ai plus. Chronos au starting block, mon cœur schnoque en socquettes s’apprête au galop. Faut que je me jette à plein pot. Corde raide je vis au plus court. J’étire le mollet, j’extrapole à la vire, falaise ou tarmac c’est le dernier delta vol, le plané dans la cendre, l’échappée à fond de cale. Je pédale, je m’essouffle, je bielle à la déraille. Tu lèves ton pistolet, le doigt sur la gâchette, mon cœur en point de mire. Je bande au sprint, tout corps tout femme. Cinq quatre trois deux un ! Je pompe au maximum, je te vague je te course à l’aile. Gauche droite gauche… Toquée tocante.
Texte : Anna Jouy – Extrait du recueil « Le Plénum des Sargasses » – Bloc 10
Quelle course … vers l’à bout de souffle … et puis non ! ça marche encore et ça uppercute