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Le miroir chatoyant
réfléchit la danse sacrée
de petits corps
aux vives couleurs
piquant du bec dans l’eau verte
au milieu des herbes vivaces
eT
La tâche des pêcheurs
dilue son vif orange
au cœur des salades
nourries des nitrates
d’une agriculture intensive
qui décore les plaines
de bâtiments agricoles
habités d’une multitude
qui finis en boites
aux étiquettes labellisées
eT
Plus haut sans vergogne
l’eau pompée à l’autel du tourisme
puis à nouveau souterraine
polluée de fantasme militaro-industriels
Interdiction de se baigner
dans l’onde trouble
infestée d’antiques brochets
eT
De nouveau limpide et glacée
l’Ouysse coule des jours tranquilles
bercée par la chanson lancinante
d’une cigale de juillet
Le cri strident des vifs bleus
au ventre orangé
un alevin au bec
se repait du silence
D’autres reflets
métalliques ceux-ci
aux ailes inégales
gracieux vaisseaux
qu’un trait de soleil
précipite au ras de l’onde
eT
Toi rocher oublié
colonisé par le temps
le lierre et la pluie
usé par le vent
tu témoignes indifférent
de l’instant présent.
Texte : Jean-Claude Bourdet