
j’écris en douce
sans me faire prendre par la patrouille
j’exerce les mots
la bourgeoise me regarde
examen pour savoir si je peux en être
j’écris en douce
et délivre en Deliveroo
les hypocrisies de verte vallée
valium aux kilos
et Biocoop en années durables
je pense encore aux corniches
des Sables d’Olonnes
au Liban et à Buenos Aires
j’écris en douce
car je n’ai plus de courage
j’ai peur des Kebabs
sans fleurs
et du jambon sans beurs
écarté des plantes coriaces
gravées dans le marbre
je m’en vais
j’ai enterré mon frère
comme une fin de saison
en solde j’ai du sang sur les mains
fin du produit
fin du produit
Texte/Illustration : Pierre Vandel Joubert