Je cherche
par la margelle
où tremble la lumière des puits

l’affleurement du dicible
remonté de l’invisible

*

Les failles de nos pierres
vont leur chemin
de feuilles

*

Sois plus lent que tes mots
ne hâte pas les signes

S’ils se dérobent
tu les retrouveras
dans le pays
conquis de ta vieillesse

*

Je chante une rivière au bout d’un feu
tordu comme un bâton de coudrier
sur le cadran verdi
des salamandres

Brouillards de pixel démaillent la laine
en lambeaux sur la pierre des murets
retranchent les voix
noircies de la neige

Cheville au corps
spongieux de la prairie
crue de lame à l’épaule
j’ai déjà traversé
ces cerclages piégeux

S’enfoncent les chemins creux
dans le ciel

Texte : Patrick Prigent – SATORI dans les Monts d’Arrée – Extraits d’un travail en cours