Alors que Jeanne Morisseau prépare la sortie de son nouvel album, « Les Battements d’ailes » – qui fait l’objet d’une campagne de financement à découvrir ici -, nous publions un premier texte de ce très beau disque. Manière d’éclairer la poésie qui traverse ces « Battements d’ailes » à soutenir absolument. On pourra également lire la chronique publiée par Indiepoprock.

Oh les éclairs dans le ciel magnifiques
Je t’embrasse si fort ma sœur moitié
Qui fut comme une amie médecin adorée
Quand le réel naufrageait le Titanic

Et je compte un à partir du coup de foudre
Sans toi j’ai un peu peur de la boule de feu
Quand la cigogne mère niche brave pour deux
Au danger qui menace, la plaie qu’il faut recoudre

Tu te souviens combien l’on aimait jouer ensemble
Ma mémoire est mauvaise, les photos nous rappellent
Ton souvenir à toi est précis, il est telle
Une source de joie à jamais qui rassemble

***

Ah il est beau ton rêve tant il est plein de toi
Du feu de l’eau, la sève, matières brûlantes
Toutes péripéties rendant la vie vivante
Murmurante et sensible je suis part de toi

Dans l’univers tangible du bruit de la laideur
Le peu d’humanité, d’hypocrisie sommaires
Contrastent allègrement avec tendresse mère
La fable de l’enfant qui est né de la fleur

Et c’est la volonté source de mon ardeur
C’est la légèreté qui m’invite à écrire
M’imprégner de beauté du présent devenir
Me tourner vers l’orient, reine de la saveur

Un café pour la route je reste à tes côtés
L’amer me vient en bouche, chaleureux cordial
Quelque chose entre nous vaguement mariale
Où l’on rit ou l’on joue un ange à nos côtés

Accompagne, immanent, seul armé de douceur
L’aveugle mal-voyant qui errant sur la route
Trébuche à chaque pas bien que l’autre s’en foute
Auto-centré qu’il est seul nimbé de noirceur

L’autre, cet autre moi et démultiplié
Et que l’on nomme frère, ami amant aimé
Et puissant ennemi quand il a détesté
Perdu l’amour ou pire l’empire dévasté

Oui la planète encore et son sang dans ses veines
La sève dans ses branches en son pâle bourgeon
Ou la fleur ou le fruit et l’eau que nous buvons
L’univers est beauté, toute autre gloire est vaine

Mais nos voiles sont blanches et la nef apprêtée
Quand l’autre est dans la lune vaguement conscient
Qu’un changement s’impose urgent conséquemment
Que la vie prenne sens un ange à nos côtés

Texte/Illustration : Jeanne Morisseau