
Vous êtes loin, si loin. Vous semblez proches. Mais du loin où je me trouve, vous êtes loin. Vous pensez être proches. Mais si loin encore de l’instant proche d’une soudaine et inespérée rencontre qui coule et s’effondrera tantôt. L’espace du temps présent ne nous implique plus. Nous cherchons désespérément l’offrande mais réfutons l’annonce quand elle s’approche. Cruels cœurs affamés aspirant l’oracle dans l’infinie solitude comédienne.
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Quand vos regards me touchent, je souris. En retour, votre sourire aussi. Ces signes discrètement commodes et vains qui signifient une ambivalente reconnaissance. Est-il vrai qu’il y ait un désir simple derrière cet accord ou n’est-ce seulement que l’ordinaire d’une courtoisie inculquée trop tôt dans un cadre social mal fagoté ? Nous disparaissons vite derrière les conventions d’une météo toujours défavorable. C’est comme « Ça va ? Ça va ! ». Mais où disparaissent nos profondeurs ?
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Ici tout est pressions et dépressions. Nous mangeons les résultats de ces austères exercices. Des fulgurances frappent nos imaginaires renfrognés dans l’indécision de portes qui s’ouvrent, qui se ferment. La vie est mouvement. Ne pas s’arrêter. Toujours le vif qui comble tous les creux. Il nous faut constater la salive de nos langues inconnues, comme on a peur dans l’instant en oubliant que demain nous somme l’exigence. Si nous sommes vigilants, nous pouvons reconnaître des êtres qui errent en attendant les flux et les reflux.
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Mais peut-être, l’amour est haut. Le haut est loin et proche. Se hisser en tendresses.
Texte : Zakane
Illustration : Bruce Clarke