Un voile vert
enveloppe les collines
Deux bœufs rouges
tracent nonchalants des sillons
Ténébreux tableau
que pénètre les rayons
D’un ardent soleil
aux courbes cristallines

Un ange tient les bras
de la fière charrue
De sa bouche de sang
une blanche buée
Balanc(e) dans l’air frais
des cris de prostituée
Sous les yeux d’un peintre
qui de loin le salue

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Rêve fugace
d’un tableau inachevé
Entrevu dans de profondes
pensées sauvage
Portrait d’un homme
que le désir ravage
Trace gravée sur un
visage dépravé

Anciens fantômes
oublieux de leurs desseins
Vautrés dans le carnage
d’une Océanie
Réservoir éveillé
aux formes alanguies
De milliers d’espèces
au destin prométhéen

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Parodie d’une agonie
intemporelle
Dénaturée par la
cupidité humaine
D’une course effarée
d’une telle aubaine
Saveurs asiatiques
des nids d’hirondelle

Les figures affamées
d’Antipatharia
Dont les cadavres trônent
sur des cheminées
Emplissent les écrans
de cerveaux fascinés
Par une habanera
et sa pur(e) aria

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Textes-Illustration : Jean-Claude Bourdet