Emergence du singulier
Elle

(comme) à la marge de deux rivières
Le démon côtoie l’ange
La peur l’autre rive de ce désir de

traversées

L’Ombre croise une route blanche
Contemple l’immuable
Brise la nuée
Toujours plus limpide
Ombre-sœur, ombre-rêve

L’opacité de l’eau
Cette main que l’étrangère lui tend
à travers
Que le chant du coq brise

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Les pierres s’alignent
Dans l’urgence du livre

La poussière enfonce le cœur
d’une ténèbre
Engouffrée de bords

La lumière plus fade qu’hier
Le soleil encore plus haut
Sur l’autre rive
L’alcôve des silences comme rempart

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l’effacement
d’une écriture –

« Jamais
tu n’y parviendras »

Ton corps prostré (convoité) comme refuge

Tes mains embaumées de promesses

Tes yeux comme éclairés de
SOLITUDE

Le refus que tu portes
Comme refuge
En signature du manque
Sera la clé de l’écluse invisible

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Au fond des mots
(Depuis) toujours
Une même énigme :

Sauver ce qu’il y meurt
Ou ce qu’il reste à vivre

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Dieu se vide de lui-même
et l’homme :

ce trou inconsolable
qui contient sa trace

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Texte : Iren Mihaylova – Extrait d’un projet littéraire en cours.