L’écriture et création plastique de Cyril Pansal dissimulent, derrière les codes Pop-Art, un pur travail d’érudition.
« Démarre la Jeep » faisait le lien entre l’Asie et la poésie de Brautigan. « Bernastrasse » tentait – et parvenait – un stupéfiant crossover sino-helvétique, mélange étourdissant de paysages mentaux et géographiques extrêmes orientaux et occidentaux.
Le premier « Vide Adoré » se proposait d’ouvrir « un livre de poésie de la dynastie Tang ». Une « collusion », aussi, entre dimensions religieuses et spirituelles. Comme si l’Ancien et le Nouveau Testament se nourrissaient du Tao. Et vice versa.
Ce gigantesque travail esthétique, littéraire, spirituel – courant d’un continent à l’autre, d’une époque à une autre, d’un avant-gardisme ébouriffant au classicisme le plus rare – confère à Cyril Pansal la dimension d’un Pessoa qui ferait du skate à Brest, au lieu d’arpenter les rues de Lisbonne.
Cette vie intérieure si intense, ces connaissances si profondes révèlent un esprit prodigieusement œcuménique, cultivé à l’extrême, perdu – en apparence – dans un dédale de signes, d’images, de langues, de savoirs populaires et savants. Un esprit qui ouvre les portes d’un monde fascinant, qui semble sans limite. Il suffit pour s’en convaincre d’écouter l’auteur nous expliquer le sens caché de l’un de ses teos :
« Le TEOS avec Paul McCartney (RAM est un album que j’adore…) me
permet de faire un clin d’oeil a l’acceptation.
Ram veut dire bélier. J’écris que le monde me va comme il est, c’est à
dire l’acceptation sans rébellion. C’est l’histoire du sacrifice d’Abraham.
Mais c’est aussi un certain stoïcisme. « Veuille que les choses
arrivent comme elles arrivent et tu seras heureux » c’est de Sénèque.
Lao Tseu ne dit pas les choses autrement… »

LE MONDE ME VA COMME IL EST
Béni soit l’Eternel
« Disparition Volontaire – Vide Adoré (2) – Cyril Pansal – Editions QazaQ – ISBN : 978 – 492483- 43 – 1