chère sœur de rire
le crachin fume
bien des lichens
tu sais
éclairent parfument
ce petit soir
et je me tiens
à l’aube framboisière
de tes seins
si possible
plus pur
plus nu
qu’étant enfant.
*
chère sœur de rire
nous marchons
sur la terre
la solitude
et moi
la fougère
qui prend feu,
le petit brin
de bruyère
voilà qui établit
je suis aussi
une rayure
de l’espace,
de la lumière en moi
qui rebondit.
*
c’est l’heure
où la rade ,
veinée de lueurs
ressemble
à un immense lever
de fumées
qui tirent,
l’heure
où le ventre très mûr
de la vague
hésite
entre le bleu – solingen
et le gris pâle, façon
perlier,
un homme,
sur sa barque,
il lève les bras …
un scarabée
gorgé de lumière,
nu et gorgé…
il brille comme un rubis
*
chère sœur de rire,
on l’aura vu,
ce clair très pur,
saluer la mer
on l’aura vue,
la mouette,
rauquer sur
cette harmonie là,
avec des ailes de silence,
avec des yeux de vinaigre,
une longue dérive
bec
aux aguets,
qui se tait là,
il se connaît,
qui rentre en lui
y trouve l’éveil.
Texte : Pierre Lenoble
Le poème en entier est téléchargeable ici : Chère soeur de rire