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tout-ce-temps

Les portes de l’ascenseur vont s’ouvrir.
Tu vas devoir y entrer et pousser sur un bouton.
Le bon bouton.
Tu vas hésiter. Normal.
Tu vas t’avancer et t’arrêter. Normal.Tu vas suer de grosses gouttes.
Honteux? Normal.
Tu vas pénétrer dans l’espace froid.
Tu vas te retourner lentement et regarder une dernière fois l’endroit que tu quittes.
Tu vas verser une larme.
Ridicule? Normal.
Tu vas appuyer sur le bouton choisi en tremblant.
Les portes vont se fermer.
Tu seras seul.
Triste? Normal.
Tu vas t’inventer un avenir et regretter un passé.
Pathétique? Normal.
Tu vas rêver de la peau d’une femme.
Tu vas imaginer ses seins.
Tu vas désirer son ventre.
Tu vas ouvrir les mains.
Il n’y aura personne.
Dommage? Normal.
Les secondes vont s’écouler.
Tout ce temps.

L’ascenseur va s’immobiliser.
Les portes vont s’ouvrir.
Une musique va t’accueillir.
Ou un silence.
Angoissant? Normal.
Tu vas sortir.
Il n’y aura pas de sol. Pas de mur.
Pas de haut. Pas de plafond.
Pas de droite. Pas de porte.
Pas de bas. Pas d’objet.
Pas de gauche.
Il ne fera ni chaud, ni froid.

Elle sera là.
Oui, elle sera là.
Etonnant? Normal.
Sa peau. Ses seins. Son ventre.
Tout ce temps à vivre sans elle.
Toute cette attente.
Elle versera une larme.
Inespéré? Normal.
Tu te souviens comme elle te manquait?
Tu te souviens comme tu espérais lui manquer?
Vous avez tu vos sentiments.
Longtemps.
Idiot? Normal.
Tu as vécu. Elle aussi.
Tout ce temps.
Nous serons deux mon amour.
Improbable?
Tu verras.

 

Texte et photo : Claude Enuset
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