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Archives de Tag: Chroniques du su et de l’insu

Chroniques du su et de l’insu | 4 Le souffleur et le brocolis

30 mardi Avr 2019

Posted by lecuratordecontes in Christine Zottele

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Christine Zottele, Chroniques du su et de l'insu

Si, c’était impardonnable ! Qu’elle ne sache pas dire ce qu’était cet objet était inconcevable. I should have known ! Que je ne bouge pas surtout, elle revenait déjà avec un gros registre sur lequel je me penchai à mon tour. Tous les objets de Monk’s House y étaient scrupuleusement répertoriés avec une photo et un descriptif. Nous étions dans la salle à manger et j’avais posé les yeux sur ce drôle d’instrument  – cylindre et feuille de papier sur lequel était tracé un graphique enregistrant des données – au bord de la fenêtre donnant sur le jardin. La bénévole m’expliqua qu’il s’agissait d’une sorte de baromètre enfin c’est que je compris – n’ayant plus pratiqué l’anglais depuis un certain temps.

            Depuis un certain temps, le narrateur de mon for intérieur me laissait en paix. Ce qui pour mon plus grand bonheur laissait le champ libre à Virginia. Je m’étais mise en tête de relire toute son œuvre romanesque en même temps que son Journal, mais j’avais de l’avance sur son journal et du retard sur le romanesque. Après Traversées, j’avais donc sauté Nuit et Jour, pour passer directement  à Jacob et quelques nouvelles telles que « Dans le verger » ou « Un roman à écrire » je relisais Mrs Dalloway après ce voyage à Londres et à Rodmell – un siècle exactement après l’acquisition du cottage de Monk’s House. Parfois, c’était Clarissa qui s’immisçait en moi. Je ne suis pourtant pas une bonne maîtresse de maison. Recevoir me demande un temps disproportionné par rapport à celui qu’exige le ménage, le rangement, les courses et la préparation du repas chez les femmes normales.

            Elle dit qu’elle se chargerait d’acheter les amandes effilées. Insidieusement, telle une éponge capable d’écrire, je pastichais Virginia. Ma maison était un chaos sans nom – peu de différence entre le désordre et la multitude de livres et de papiers divers recouvrant tous les espaces libres de la pièce d’une autrice géniale et d’une autrice qui se croit médiocre mais espère se tromper, existe-t-il un féminin à charlatan ? – et il me fallait immédiatement faire une liste pour ne rien oublier. Je devais passer au marché avant d’aller chez Marcel, ranger le salon au cas où l’on ne puisse pas déjeuner dehors, corriger quelques carnets de lecture – non, je n’en aurais pas le temps, ce serait pour le lendemain – l’urgence était l’achat des amandes effilées pour mon gâteau et le rangement.

            Depuis un certain temps, tout prenait beaucoup plus de temps. Je venais d’avoir 59 ans, l’âge de Virginia au moment de mettre des pierres dans ses poches et d’entrer dans l’Ouse. Moi qui, plus jeune comprenais si vite les choses au point qu’on avait du mal à me comprendre quand je tentais de dire quelque chose à la même vitesse, j’éprouvais quelquefois une totale incompréhension devant des mots aussi simples que souffleur. Ainsi, quand Sonia avait dit à Alex qu’elle lui avait rapporté son souffleur, j’avais trouvé incongru d’apporter une personne chargée de souffler les répliques oubliées mais aucune autre signification de ce mot ne se présentait à mon esprit fatigué. Je fis donc répéter  à Sonia. Un souffleur? C’est quoi ? Et Sonia de me répondre : Le Souffleur et le brocolis, tu ne connais pas ? Je ris avec elle un temps avant de comprendre ce cheveu sur la langue des choux. Mais le souffleur existe, c’est un outil pour souffler les feuilles mortes. Et Virginia n’était pas une feuille morte. Elle vivait en moi. L’idée pouvait paraître folle mais c’était comme si je me devais de poursuivre son œuvre, puisque après tout, j’avais dépassé l’âge qu’elle n’avait jamais atteint. C’est ce moment-là que choisit l’autre pour me dire que j’étais une tordue complètement azimutée et siphonnée – ou chiffonnée ?

 

Souffleur 2

Cabane d’écriture de Virginia

Texte et image : Christine Zottele

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Chroniques du su et de l’insu | 3 La portion congrue du congre

21 dimanche Avr 2019

Posted by lecuratordecontes in Christine Zottele

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Christine Zottele, Chroniques du su et de l'insu

portion congrue

Le narrateur de mon for intérieur est un dictateur qui m’impose ses diktats. Il exige que j’écrive chaque jour au moins une page. Je soupire. Même si ça ne vaut rien ? Surtout si ça ne vaut rien. C’est la fonction décrassage que tu actionnes. J’inspire et j’expire. Et après la page, tu me laisses tranquille ? Silence éloquent. Je commence par relire la colonne de gauche dans laquelle sont inscrits des titres qui n’intituleront probablement que des fantômes de textes : L’outremesure, L’aboyeuse aux chiots tristes, Il n’y a rien et ça me remplit, L’Inachevée, Son of a witch, La portion congrue du congre, Et caetera, etc. J’ajoute la différence entre une grenouille et un crapaud, apprise hier sur France culture, que je barre d’un trait noir ; je la reporte sur la colonne de droite avec entre parenthèses (grenouilles : peau lisse et grandes pattes postérieures de sauteuses/ crapauds : venin derrière les yeux) et me promets d’observer plus attentivement batraciens et batraciennes dès que l’occasion se présentera.

Il fallait donc que j’écrive à son insu si je voulais vraiment écrire (comme par hasard, je ne cessais de tomber sur cette locution au cours de mes lectures). La première mesure que je pris fut d’abandonner ce système de colonnes. La difficulté était d’agir à son insu (à l’époque il était encore bien vivant/vigilant) aussi y allais-je progressivement. D’abord, les colonnes devinrent des pages entières : celle de gauche consacrée à l’insu et celle de droite au su. Puis, je pris deux cahiers (un pour l’insu et l’autre pour le su). Enfin, je me mis à gribouiller ou à coller des images sur le cahier de l’insu, ce qui provoqua (comme je l’escomptais) le désintérêt progressif du narrateur iconoclaste (pointilleux sur la précision de la langue, il me fichait une paix royale pour le choix des images). Pour tester ses réactions, je commençai alors à glisser quelques mots incongrus, des définitions et des phrases loufoques. Je marchais sur des œufs sans faire d’omelette. Je tentai la même chose sur l’autre cahier mais les oreilles m’en chauffèrent.

Le cahier du su (que j’intitulai « Plein Gré » avec pour résultat un hochement de tête approbateur de mon narrateur) était devenu le cahier du leurre. J’y inscrivais une prose tenue, serrée mais parfaitement indigente au milieu de laquelle je glissais quelques expressions éculées telle « une beauté à couper le souffle » et si je n’entendais pas aussitôt  « Mazette, celle-là je ne l’avais jamais entendue ! Tant d’originalité ! J’en ai le souffle coupé, les bras m’en tombent… » (je vous épargne le reste – le narrateur de mon for intérieur était un rien hyperbolique), bref, je m’empressais de rayer le cliché pour revenir à ses petits papiers, obtenir son silence, son ennui jusqu’à son sommeil… Car même lui s’endormait à la lecture de ce brouet insipide, sans chair ni os… Je saisissais alors le cahier de l’insu pour écrire de la manière la plus débridée possible ! Ça prenait du temps, certes, mais tant qu’il dormait j’avais la paix. Je n’avais pas encore projeté de l’éliminer. Définitivement.

 

 

Texte : Christine Zottele

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