• À PROPOS – Editions QazaQ
  • À PROPOS – Les Cosaques
  • BIOGRAPHIES AUTEURS Éd. QazaQ
    • André Birukoff
    • Anh Mat
    • Anna Jouy
    • Éric Schulthess
    • Brigitte Celerier
    • Christine Jeanney
    • Christine Zottele
    • Claude Meunier
    • Dominique Hasselmann
    • Françoise Gérard
    • Jan Doets
    • Jean-Baptiste Ferrero
    • Jean-Claude Goiri
    • Lucien Suel
    • Ly-Thanh-Huê
    • Marie-Christine Grimard
    • Martine Cros
    • Murièle Modély
    • Nolwenn Euzen
    • Olivia Lesellier
    • Serge Marcel Roche
    • Stuart Dodds
    • Zakane
  • CATALOGUE LIVRES Éd. QazaQ
    • Anh Mat – Cartes postales de la chine ancienne
    • Anh Mat et l’apatride – 67 Cartes postales de la chine ancienne (tome 2)
    • Anna Jouy – Je et autres intimités
    • Anna Jouy – Pavane pour une infante défunte
    • Anna Jouy – Strasbourg Verticale
    • Anna Jouy – Là où la vie patiente
    • Éric Schulthess – Haïkus (ou presque) tombés des cieux
    • Brigitte Celerier – Ce serait…
    • Christine Jeanney – Hopper ou « la seconde échappée »
    • Christine Jeanney – L’avis de Pavlov
    • Christine Jeanney – Ligne 1044
    • Christine Jeanney – Piquetures
    • Christine Zottele – Rentrez sans moi
    • Christine Zottele – Vous vivez dans quel monde?
    • Dominique Hasselmann – Filatures en soi
    • Francoise Gérard – Avec L’espoir que tu me lises un jour
    • Jan Doets ¬– Moussia, une âme russe dans la tourmente du XXème siècle
    • Jan Doets – “It was a farewell to russia, a goodbye to everything”
    • Jan Doets – « C’était l’adieu à la Russie, l’adieu à tout »
    • Jan Doets – beloumbeloum
    • Jan Doets and André Birukoff – “It was a farewell to russia, a goodbye to everything”
    • Jan Doets et André Birukoff – « C’était l’adieu à la Russie, l’adieu à tout »
    • Jean-Baptiste Ferrero – Huit histoires de fantômes
    • Jean-Claude Goiri – Ce qui berce ce qui bruisse
    • Lucien Suel – Express
    • Lucien Suel – Sombre Ducasse
    • Ly-Thanh-Huê – Histoires du delta
    • Ly-Thanh-Huê – L’antimonde
    • Ly-Thanh-Huê – L’objeu
    • Ly-Thanh-Huê – Transformations Chimères
    • Marie-Christine Grimard – D’ici et d’ailleurs
    • Martine Cros – Autoportrait à l’aimée
    • Murièle Modély – Sur la table
    • Nolwenn Euzen – Cours ton calibre
    • Olivia Lesellier – Rien, te dis-je …
    • promenoèmes – Claude Meunier
    • Serge Marcel Roche – Conversation
    • Serge Marcel Roche – Journal De La Brousse Endormie
    • Stuart Dodds – Towards a buried heart
    • Zakane – l’heure heureuse
  • Formats de lecture

Les Cosaques des Frontières

~ refuge pour les dépaysés

Les Cosaques des Frontières

Archives de Catégorie: Christine Zottele

Chroniques du su et de l’insu |2 29 points

26 mardi Fév 2019

Posted by lecuratordecontes in Christine Zottele

≈ 3 Commentaires

Tags

Christine Zottele

29 points

À soixante ans, je me retrouvai une nouvelle fois à l’école à jouer les bonnes élèves. Celle-ci ressemblait à une grande colonie de vacances et vaguement à la Maréchale, l’école de L. de ses trois ans à ses dix ans, pédagogie Freinet. Une école à la périphérie de la ville, dans les quartiers ouest. Cette école était constituée d’un bâtiment en forme de « U » et de plusieurs petits carrés plantés sur une vaste et verte étendue d’herbe. Je devais y effectuer un stage ou un remplacement de quelques mois et l’on me montra ma chambre, assez classique donnant sur la rue, avant de me faire visiter les autres lieux. La chambre-arbre – un lit fait de troncs d’arbres coupés en deux, une table-souche à cent cercles et un coffre du même bois m’aurait peut-être plu davantage mais dans le doute, on avait préféré m’attribuer un lieu plus impersonnel. Après la visite, les enseignants donnèrent quelques consignes aux enfants qui se répartirent dans des petites pièces – impossible de les qualifier de salles de classe ! –  pour travailler en autonomie, laissant les adultes entre eux. Comme dans toutes les réunions de profs, les sigles et les acronymes du jargon enseignant fusaient de toutes parts. Venant du secondaire et me sentant un peu noyée, je levai la main pour demander de me rappeler la signification des CAT. Je ne compris pas la réponse et me désintéressai de la réunion jusqu’à ce que l’un des « animateurs » dise qu’il était temps de se choisir un personnage. Je vis des brouettes de costumes amenées par les enfants et quelques adultes et fus tentée de choisir la magnifique robe en tulle noir d’Annie Lennox (quand elle chante « Under Pressure » avec David Bowie et Queen à Wimbledon en 1992) mais en la saisissant je me rendis compte que c’était la robe de Blanche Neige et qu’elle était beaucoup trop petite pour moi.

Le rêve permet parfois de passer de la colonne de gauche à celle de droite. Mais pas celui-ci. Trop limpide (en vacances depuis la veille, la mauvaise nouvelle du complément de service dans un autre collège à la rentrée prochaine, la vidéo du « Freddie Mercury Tribute concert » …) pour y lire des signes. Le précédent, en revanche, celui qui m’avait réveillée en sursaut à 5 heures, était plus énigmatique : il y était question d’une main coupée. Une main à couper plutôt. La main à couper d’un ami, en guise de bonne foi, blessure horrible (telle celle de ce gilet jaune) que je voulais absolument éviter, mais l’affaire paraissait compliquée. En outre, je ne parvenais à me souvenir que de bribes, un voyage en voiture, une discussion animée et cette injonction : Écris l’essentiel en 29 points. J’inscrivis « 29 points » dans la colonne de gauche, celle de l’insu, au-dessus de « sortie sèche » et « ultra-petita ». Dans cette colonne figurait aussi le concert de Freddie Mercury et David Bowie chantant ensemble « Under Pressure » auquel je n’avais pas assisté et qui n’avait jamais existé. Le clip était un montage de deux concerts (celui de Queen à Wimbledon en 1986 et le « Freddy Mercury Tribute » du 20 avril 1992 avec les membres survivants de Queen) et je n’avais appris que depuis peu la supercherie. Annie Lennox dans sa belle robe en tulle noir avait été supprimée purement et simplement. Je barrai proprement « Under Pressure » Bowie + Mercury et inscrivis les mêmes mots dans la colonne de droite. Restaient sept points à produire pour atteindre les vingt-neuf de l’injonction.

Le narrateur acariâtre de mon for intérieur, très mécontent de mes piètres performances de lieuse, recommençait à me prendre la tête. De mes liens décousus ou cousus de fil blanc ? C’est ça fais la maligne. Au lieu de jouer des heures d’affilée à Spider Solitaire et d’en tirer des conclusions hâtives tu ferais mieux d’observer les signes, de faire des mots avec les signes et de donner du sens à ces mots en évitant les phrases. Certaines phrases avaient du sens, objectai-je.  Pas comme cette dernière, tu as pourtant atteint le 29e point loin d’avoir résolu ton irrésolu, ce texte rejoindrait les titres de la colonne de gauche aux fins ignorées, ces si nombreux commencements voués dès l’origine à l’inabouti, à l’inachevé et ç’avait si peu d’importance, un point c’est tout .

 

[Venelles, le 10/02/19, consigne narrative de 29 points donnée par Claude]

 

Texte : Christine Zottele

Partager :

  • Twitter
  • Tumblr
  • Imprimer
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…

Chroniques du su et de l’insu | 1 jour S

08 vendredi Fév 2019

Posted by lecuratordecontes in Christine Zottele

≈ 2 Commentaires

Tags

Christine Zottele

lettre S

« Sortie sèche ». Frappée par l’allitération racinienne (ces serpents qui sifflent sur ces S), je notai mentalement l’expression. La radio grésillait et je ne parvenais plus à suivre le sujet sur le devenir des enfants placés en foyers ou dans des centres d’aide à l’enfance. La plupart se retrouvaient à la rue du jour (de leurs dix-huit ans) au lendemain (qui chante rarement).

Obstacle
Signalé
Soyez vigilants

Le haïku autoroutier m’en donna confirmation : c’était bien un jour « S », S comme Signalé, comme Soyez vigilants. Dès lors, il ne me restait plus qu’à guetter les signes pour tenter de les interpréter. Un jour Si peut-être bien, avec un peu de chance. Ce jour-là au collège, je commençai avec les 4e3 endormis. Je leur demandai de prêter attention à si,  ce petit mot si important et si l’air de rien cependant ; il pouvait renforcer l’intensité des adjectifs faiblards ou désigner les hypothèses les plus folles, les conditions à la réalisation de nos rêves les plus échevelés – C’est quoi, Madame, échevelé, ça veut dire quoi ? Ça ne veut rien dire, ça dit, c’est comme ça que sortent les rêves, en cheveux, comme disait ma grand-mère modiste, sans chapeaux, mais revenons au si – qui peut affirmer avec force ou caprice un oui dénié.  Les élèves bâillaient à qui mieux mieux : le si auquel ils devaient s’intéresser ce jour-là (et qui ne les intéressait que très modérément) était le subordonnant des interrogatives indirectes. Exemple : Après cette introduction beaucoup trop longue, le professeur demanda à Lilou : « As-tu compris ? » devient Après cette introduction beaucoup trop longue, le professeur demanda à Lilou si elle avait compris. Le hochement de sa jolie tête offrit à la classe un silence réparateur. Ils firent semblant de travailler à l’exercice n°3 p. 217 et je fis semblant de corriger des copies. En réalité je notai ceci : Si, Souci, salsifi, secret, sabordage, sensation… « Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers/Picoté par les blés, fouler l’herbe menue… » (non noté, juste fredonné dans ma tête) … Soir, sentier, sens…

Depuis quelques temps, je ne trouvais plus de sens à mon métier, à ma vie, jusqu’à mes lectures. Seules quelques lettres de l’alphabet surnageaient. Initiales de mots à trouver, à déchiffrer, à lire pour pouvoir continuer et tenir jusqu’au bout de la journée. Et puis recommencer. Certaines lettres offraient un passage permettant de traverser les apparences. Le « U » en faisait partie. Ubac, Ubuesque, Une et Unique, ululer… Il y avait de beaux mots en U mais aussi de très vilains comme cet Uxorilocal, ale, aux – dernier mot des douze pages du petit Robert consacrées à la vingt et unième et cinquième voyelle de l’alphabet. Le « U » était une porte qui ne m’appartenait pas – mais une porte appartient-elle ? Et si oui, au dehors ou au dedans ? Ce « U » me ramenait sans cesse Dans le leurre du seuil de Bonnefoy et Bonnefoy à mon amie C.  et à sa cicatrice. Je ne l’avais pas vue (la cicatrice) mais elle (C.) m’en avait parlé. Le turban blanc noué lâchement autour de sa tête lui allait diablement bien. Quelques mèches de ses magnifiques cheveux s’en échappaient crânement et je l’écoutais me parler d’une autre lettre que l’on avait trouvée sur son téléphone, un début de texto commençant par « H ». J’avais bêtement interprété ce « H » comme un « Help ! » sans Beatles. « H » comme hôpital en tout cas pour elle. Quant au « U », j’avais dit « l’Unique » qu’elle n’avait ni rejeté, ni adopté.   Depuis, ce « U » m’obsédait, devinant qu’il avait à voir aussi avec moi – avant sa chute dans les couloirs du collège et la découverte de sa tumeur, C. ne trouvait plus de sens à ce qu’elle faisait, tout lui pesait, elle se noyait davantage encore que moi protégée par ma jeune folie – et l’adverbe Ultra-petita me fit soudain de l’œil. « Au-delà de ce qui a été demandé » : la définition me convenait également. J’ignorai superbement le Dr. pour droit, m’octroyant le droit d’employer le terme sans juge ni vice. La petite cicatrice porterait pour moi le nom d’Ultra-petita car C. avait traversé le seuil des apparences au-delà de ce qui avait été demandé. D’ailleurs, personne ne le lui avait demandé. Elle avait payé le prix fort et avait eu le courage d’en revenir.

Et dorénavant le « S » tentait de me dire quelque chose. Devais-je composer un mot aussi court fût-il ? Il était temps de corriger l’exercice de réécriture. Je notai encore : S+U= SU. Le su et l’insu. À mon insu, quelque chose se travaillait, me travaillait et qui émergerait d’une manière ou d’une autre. La foudre de la révélation s’abattrait-elle sur moi aussi violemment ? Pouvais-je me ménager une sortie sèche et indemne ? Le temps pressait avant le jour « J » mais peut-être n’avais-je pas tiré toutes les lettres du chapeau…

 

Texte :     Christine Zottele

Partager :

  • Twitter
  • Tumblr
  • Imprimer
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…

Le soupirail

02 dimanche Déc 2018

Posted by lecuratordecontes in Christine Zottele

≈ 3 Commentaires

Tags

Christine Zottele

le soupirail

Sitôt que je sors de chez moi et que je ferme la porte, la route ouvre la sienne. Le jour est. La pluie aussi. Les maisons ont le visage fermé de ceux qui se lèvent contre leur gré. Les arbres en revanche, respirent et bruissent d’oiseaux et de ciels. C’est la saison rousse des grandes mues avant l’entrée en hiver. Ils muent donc. Les feuilles entament leur dernière danse, très lente, comme il se doit – pavane pour une saison défunte.

La route glissante me fuit, moi la fuyante. Je laisse la voiture sur le bas-côté. Une voix dans mon dos : « Eh ! Susie ! C’est toi ? » Me retournant, je reconnais le sourire de cet homme mort depuis dix ans déjà. Il s’avance et se présente comme le frère du fantôme et dit me reconnaître d’après une photo montrée par B. qui lui avait beaucoup parlé de moi. Gênée, je ne sais que lui bredouiller de piètres raisons de me retrouver ici, à l’endroit où il est tombé, foudroyé. De nouveau ce sourire qui survit dans le frère survivant. Non, ce n’est pas un pèlerinage, c’est autre chose. Je cherche une porte. Non, pas celle de l’au-delà, rassurez-vous, je ne suis pas folle même si… La même élégance aussi de ne pas insister davantage. Qu’y aurait-il à ajouter ? Il s’éloigne. Je m’avance vers le soupirail.

La porte soupirée. Nul soupir ne s’en échappera. Cependant. Oui, comment y pénétrer ?  demande-t-on au Chat Cerbère, qui se tient à l’entrée du soupirail. Il garde l’entrée et le silence. Ses lieutenantes – trois souris malicieuses – piétinent mes acouphènes. À pas menus, je tente une nouvelle approche. Cependant. Et la lumière. Quoi la lumière ? soupire le Chat blanc – ai-je dit qu’il était blanc ?—Cerbère. C’est le propre du soupirail de laisser entrer la lumière, non ?  Non ? refais-je, timide et suppliante. Les souris grignotent mes acouphènes à qui mieux mieux. Fais le vide, fais le vide, me dis-je. Bien, maintenant, un grand soupir. Voilà, la voie est libre, dit une voix. La porte soupirée.  Tu y es. Descends maintenant, descends dans la cave ou le cachot.

Qui est ce prisonnier qui gémit ? L’abbé comment déjà ? Le Château d’If. Edmond Dantes. Non ce n’est pas ça. Bleu soupiré. Noir lamento. Noir soupir… Toujours l’appel du bleu sur le blanc de la page. Plonge, gratte, griffe. Bien, bien, ça avance bien, ne lève pas la tête. Il te suffit de le savoir là, le soupirail, l’échappatoire vers le grand bleu du ciel. Ne lève pas la tête. Soudain, le chat Cerbère bondit sur le cahier. Je m’échappe. Soupir.

 

Texte : Christine Zottele
Photo : Claude Camilleri Salaün

Partager :

  • Twitter
  • Tumblr
  • Imprimer
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…

Pour une catharsis de la nostalgie | 5 David Bowie

01 vendredi Juin 2018

Posted by lecuratordecontes in Christine Zottele

≈ 1 Commentaire

Tags

Christine Zottele, Pour une catharsis

David Bowie

David Bowie aura été la dernière personne à demander s’il y avait de la vie sur Mars sans susciter un vilain ricanement de ma part. Il aura été bien autre chose mais cet homme qui venait d’ailleurs surgissant sur l’écran de télé du pasteur et chantant  Life on mars ? en 1973 aura déclenché pour la première fois de ma vie un véritable coup de foudre artistique, une émotion sans équivalent et sans influence.

 

Oui, je déroge aux règles édictées par moi-même. Marre du futur antérieur suivi de la dernière personne à, envie de me complaire à la nostalgie des premières fois. Jamais je ne pourrai purger ma passion pour Bowie et sa musique. Quant au futur antérieur, il faudra bien lui consacrer un paragraphe entier non comme tiroir verbal mais comme déclencheur de pastilles kinesthésiques.

 

La pastille se situe à dans une petite ville du Surrey, à Banstead, chez le pasteur, devant la télé, aux côtés de Kathrin, ma correspondante anglaise, pendant « the Top of the Pops » ; je vois et j’entends pour la première fois David Bowie chantant Life on mars ? Sidérée par cette créature bleue, rousse à la voix si étrange, à sa musique quand elle s’échappe dans des harmoniques  jamais entendues jusqu’à lors, je ne peux détacher mes yeux de la créature. J’apprendrai beaucoup plus tard, que la chanson est une réponse à un succès raté, David Bowie ayant abandonné l’adaptation en anglais de Comme d’habitude de Claude François – dont les costumes vieillots provoqueront chez ma correspondante venue à son tour en France un fou-rire mémorable – et qui reprendra une partie des harmonies de la chanson française.

Contrairement aux apparences, David Bowie n’aura jamais eu les yeux vairons mais une mydriase – dilatation permanente de la pupille de l’œil gauche lui conférant cette couleur plus sombre – due à un coup de poing de son ami George Underwood alors qu’ils ne sont encore que des ados.

Contrairement aux apparences et à ses différents avatars, David Bowie n’aura jamais été que lui-même. Il aura maîtrisé son image jusqu’au bout et mis en scène sa mort de son vivant, de son vivant entièrement. Je n’aurai pas beaucoup écouté le dernier album, Black Star, malgré sa beauté  tragique.

Contrairement aux apparences, je ne l’aurai pas idolâtré. Simplement, je l’aurai adoré comme le dieu qu’il était – la différence entre adoration et idolâtrie est ténue mais sensible. J’aurai particulièrement aimé chez lui la période  Ziggy Stardust, pour les chansons celles qui touchent aux étoiles, « Starman » par exemple et ce moment où la voix se casse après « He told me » :

Let the children lose it
Let the children use it
Let all the children boogie.

Je ne l’aurai vu qu’une seule fois sur scène et encore… de très loin à Paris, en juin 1983 à l’hippodrome d’Auteuil… Rendez-vous raté dû à la mauvaise qualité de la sono de l’écran géant envolé avec le vent.

Grâce à deux astronomes belges, Bowie a sa constellation dans l’espace, sept étoiles en forme d’éclair (voir pochette d’Aladdin Sane dans le voisinage de Mars et l’on peut inscrire son morceau préféré sur un site Stardust for Bowie. Il me semble opportun d’arrêter là. L’exercice hagiographique a ses limites.

 
Texte : Christine Zottele

Partager :

  • Twitter
  • Tumblr
  • Imprimer
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…

Pour une catharsis de la nostalgie | 4

29 dimanche Avr 2018

Posted by lecuratordecontes in Christine Zottele

≈ Poster un commentaire

Tags

Christine Zottele

Jacques Higelin aura été le dernier artiste de ma jeunesse à tomber du ciel des milliers de fois et se relever indemne et finalement ne pas se relever. Il aura été le chanteur que j’aurai vu le plus souvent sur scène. Il sera même venu se produire à Venelles – du temps où la ville avait un maire de gauche et qui organisait l’été un festival appelé « Les Acousmies » – même s’il a piqué une colère contre le public un peu mou ce soir-là et que ce n’aura pas été son meilleur concert. Ce 3 juillet 2004, mes amis l’auront boudé mais je n’aurai pas boudé mon plaisir.

 

Vingt-cinq ans auparavant… le 31/12/ 1979,  une Autobianchi rouge roule à toute allure sur la N1 avec trois jeunes gens de 20 ans pour assister à un concert au pavillon Baltard à Nogent, pour la sortie de l’album Champagne. Au volant, je chante à tue-tête avec Eric et Alain La nuit promet d’être belle… La nuit en effet aura été belle, et Diane Dufresne sera montée sur scène faire une courte apparition rejoindre chanter avec  Lucifer…

 

Failli oublier le futur antérieur avec ce retour au présent. Oubliée la nostalgie ou au contraire réactivée ? Le futur antérieur si propice aux épitaphes « Il aura vécu et nous aura fait vibrer » est aussi, en corrélation avec le futur, un formidable élan en avant. Dès qu’il aura fini de mourir, il viendra chanter  sa malice à nos oreilles : Des pianos à queue dans la boite aux lettres/ Des pots de yaourt dans la vinaigrette/ Et des oubliettes au fond de tes yeux…

 

Je me rappelle aussi le concert annulé d’un festival – avorté le 2e jour – à Vierzon – pour d’obscures raisons financières – et d’Higelin à la terrasse d’un café jouant et chantant pour son public resté malgré tout. Je l’aurai vu avec Brigitte Fontaine dans le sud (Arles ?) et tant de fois que je ne peux les compter. Ses concerts auront duré plus de trois heures pour les plus mémorables (Paris-New-york- New-york-Paris  d’une trentaine de minutes à lui tout seul sur la scène de Baltard)  jusqu’à plus de voix mais encore tant d’énergie à partager. Jamais Jacques Higelin n’aura donné en scène  Le Minimum , chanson partagée avec mon premier amour.

 

Ai-je assez bu le doux alcool de la nostalgie ? Suis-je assez ivre ? Suis-je purgée de mes passions ? Non pas encore, mais attention, je glisse… Arthur H. aura écrit un très beau texte – sans pathos – sur le dernier tour de piste d’Higelin au cirque d’hiver, avec les siens. Je pense à Brigitte Fontaine brisée par l’émotion. Je veux penser à Izia dansant et chantant pour son père et Arthur chantant Destin du voyageur et au rêve de Ken la nuit de la mort de son père : au rire de Jacques s’enfuyant dans les ruelles. Et les derniers mots à Jacques Higelin :

Parce que

La jeunesse a besoin
D’une épaule de confiance
D’un regard de respect
D’une parole d’espoir
Et d’une main tendue
 
Parce que
 
Tout ce qui est
Qui fut
Ou qui sera
 
Reste[1]…

[1] Jacques Higelin avec Valérie Lehoux, Je vis pas ma vie, je la rêve, fayard, 2015.

Texte : Christine Zottele

Partager :

  • Twitter
  • Tumblr
  • Imprimer
  • Facebook

WordPress:

J’aime chargement…
← Articles Précédents
Articles Plus Récents →

un blog de Yan Kouton

Abonnez-vous à ce blog par e-mail.

Saisissez votre adresse e-mail pour vous abonner à ce blog et recevoir une notification de chaque nouvel article par e-mail.

Rejoignez les 548 autres abonnés

Editions QazaQ

  • À PROPOS – Editions QazaQ
  • BIOGRAPHIES AUTEURS Éd. QazaQ
    • André Birukoff
    • Anh Mat
    • Anna Jouy
    • Éric Schulthess
    • Brigitte Celerier
    • Christine Jeanney
    • Christine Zottele
    • Claude Meunier
    • Dominique Hasselmann
    • Françoise Gérard
    • Jan Doets
    • Jean-Baptiste Ferrero
    • Jean-Claude Goiri
    • Lucien Suel
    • Ly-Thanh-Huê
    • Marie-Christine Grimard
    • Martine Cros
    • Murièle Modély
    • Nolwenn Euzen
    • Olivia Lesellier
    • Serge Marcel Roche
    • Stuart Dodds
    • Zakane

LIBRAIRIE

  • CATALOGUE LIVRES Éd. QazaQ
    • Anh Mat – Cartes postales de la chine ancienne
    • Anh Mat et l’apatride – 67 Cartes postales de la chine ancienne (tome 2)
    • Anna Jouy – Je et autres intimités
    • Anna Jouy – Pavane pour une infante défunte
    • Anna Jouy – Strasbourg Verticale
    • Anna Jouy – Là où la vie patiente
    • Éric Schulthess – Haïkus (ou presque) tombés des cieux
    • Brigitte Celerier – Ce serait…
    • Christine Jeanney – Hopper ou « la seconde échappée »
    • Christine Jeanney – L’avis de Pavlov
    • Christine Jeanney – Ligne 1044
    • Christine Jeanney – Piquetures
    • Christine Zottele – Rentrez sans moi
    • Christine Zottele – Vous vivez dans quel monde?
    • Dominique Hasselmann – Filatures en soi
    • Francoise Gérard – Avec L’espoir que tu me lises un jour
    • Jan Doets ¬– Moussia, une âme russe dans la tourmente du XXème siècle
    • Jan Doets – beloumbeloum
    • Jan Doets and André Birukoff – “It was a farewell to russia, a goodbye to everything”
    • Jan Doets et André Birukoff – « C’était l’adieu à la Russie, l’adieu à tout »
    • Jean-Baptiste Ferrero – Huit histoires de fantômes
    • Jean-Claude Goiri – Ce qui berce ce qui bruisse
    • Lucien Suel – Express
    • Lucien Suel – Sombre Ducasse
    • Ly-Thanh-Huê – Histoires du delta
    • Ly-Thanh-Huê – L’antimonde
    • Ly-Thanh-Huê – L’objeu
    • Ly-Thanh-Huê – Transformations Chimères
    • Marie-Christine Grimard – D’ici et d’ailleurs
    • Martine Cros – Autoportrait à l’aimée
    • Murièle Modély – Sur la table
    • Nolwenn Euzen – Cours ton calibre
    • Olivia Lesellier – Rien, te dis-je …
    • promenoèmes – Claude Meunier
    • Serge Marcel Roche – Conversation
    • Serge Marcel Roche – Journal De La Brousse Endormie
    • Stuart Dodds – Towards a buried heart
    • Zakane – l’heure heureuse

Les Cosaques

  • À PROPOS – Les Cosaques

Commentaires récents

Pierre Vandel Jouber… dans L’adieu aux larmes
Eric T. dans Teos du Jeudi
Christine Zottele dans Poèmes pour Ernest Hemingway…
Ly Thanh Thang dans « Retour sur Soi » d’Anh…
Dominique Hasselmann dans « Retour sur Soi » d’Anh…

Textes Cosaques

Articles récents

  • L’adieu aux larmes 18 août 2022
  • Avoir Lieu 12 août 2022
  • Teos du Jeudi 11 août 2022
  • Recommencer 5 août 2022
  • RETOUR À LA BOUGIE 3 août 2022
  • Poèmes pour Ernest Hemingway – Fabien Sanchez 2 août 2022
  • Teos du Jeudi 28 juillet 2022
  • « Retour sur Soi » d’Anh Mat aux Editions QazaQ 9 juillet 2022
  • Ô 3 – Recueil de Poésie de Charles-Eric Charrier aux Editions QazaQ 5 juillet 2022
  • Présentation de « dans le champ de la pensée et du songe, le pommier rouge » aux Editions Az’Art – Vidéo Jean-Claude Bourdet 4 juillet 2022

Les Cosaques chez eux

  • Alexandre Nicolas
  • Aline Recoura
  • ana nb effacements
  • ana nb sauvageana
  • Anh Mat
  • Anna Jouy
  • Anne-Marie Gentric
  • Brigitte Celerier
  • Carol Delage
  • Catherine Désirée
  • Charles Eric Charrier
  • Charlie Perillat
  • Charlotte Van Kemmel
  • Christine Jeanney
  • Christine Zottele
  • Claudine Sales
  • Clément Dugast Nocto
  • Corinne Le Lepvrier
  • Cyril Pansal
  • David Jacob
  • Dominique Hasselmann
  • Dorothée Chapelain
  • Eric Schulthess
  • Eric Tessier
  • Fabien Sanchez
  • Françoise Gérard
  • Gracia Bejjani
  • Grégory Rateau
  • Gwen Denieul
  • Jacques Cauda

FORMATS DE LECTURE

Formats de lecture

Catégories

Alexandre Nicolas Aline Recoura ana nb André Birukoff Anh Mat Anna Jouy Anne-Marie Gentric Arnaud Bourven Brigitte Celerier Carol Delage Carol Shapiro Catherine Désirée Catherine Watine Charles Eric Charrier Charlie Perillat Charlotte Van Kemmel Christine Zottele Claude Enuset Claudine Sales Clément Dugast Nocto Corinne Le Lepvrier COSAQUES Cyril Pansal David Jacob Dorothée Chapelain Eric Tessier Fabien Sanchez Florence Noël Françoise Gérard Gabriel Franck Gracia Bejjani Grégory Rateau Gwen Denieul Isabelle Pariente-Butterlin Jacques Cauda Jan Doets Jean-Claude Bourdet Jean Dupont Jeanne Morisseau Julien Boutonnier Kieran Wall L'apatride Lanlan Hue Laëtitia Testard Luc Comeau-Montasse Marie-Christine Grimard Marine Giangregorio Marine Riguet Marlen Sauvage Martine Cros Murièle Modély nicolas Bleusher Non classé Peter O'Neill Philémon Le Guyader Pierre Lenoble Pierre Vandel Joubert Romain Fustier Sabine Huynh Sandrine Davin Serge Bonnery Serge Marcel Roche Shahriar Beheshti Shahrzad BEHESHTI MIRMIRAN Tom Buron Virginie Seba Yan Kouton Zakane

Creative Commons

Licence Creative Commons
Tous le contenu de Les Cosaques des Frontières est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

Powered by WordPress.com. par Ignacio Ricci.

 

Chargement des commentaires…
 

    %d blogueurs aiment cette page :