Cherche ce qui te trouble
Ce qui te désassemble
Des cristaux déplient les bords de ta vision miroir
Tout intérieur, ton cœur bat. Ecoute.
Tu affleures ton image du plaisir
Ta peau se charge d’une lumière blanche
Tu appelles les luminaires pour voir
Ta pensée s’agglutine et tes mots vont par deux, ou trois :
Bleu de méthylène, baiser à coudre, fil de soi, toile de griffe,
espace-temps, rouge déliant, pinceau de fer, caresse
biseautée, doigté spirale, main chercheuse, fouille
ontologique…
De quoi portes-tu la trace ?
Dans cette ville labyrinthe où la vie se déplie.
Horizontale… Verticale…
Dans l’ombre, ton corps est au centre et au dehors.
Ton corps est un échiquier,
Sur la nappe des sens, dans l’odeur nouvelle,
Ta respiration s’accélère.
Ton corps esquisse une autre émotion.
Il veut l’inconnu vibrant dans ton corps ;
Il est imagination et réalisation.
L’acte d’amour
L’acte de vie
Tu es là, dans ce moment séparé,
Et qu’importe où le monde se détache
Qu’importe où commence, où s’arrête quoique ce soit
Tu es là.
Un fleuve millénaire te parcourt, liquide.
Ton sexe est son lit,
Ta bouche, ton oreille.
Ton cœur explose,
Le moindre lieu de toi devient cette étrangère liberté
Cette incroyable dépossession
En toi, là, dans l’exaltation.
Texte : Cécile Even