
Tout est lent, indéfini et précaire. Quelques mots restent, tout de même. Une grande poétesse est partie, là-bas, là-haut, avec ses brassées d’aube.
Entre deux nuages, un brin de soleil.
J’ai passé tant d’aubes à attendre le flux des égards que les comptes se perdent sur la liste des questions.
Il faudrait plus que des mots pour lui rendre hommage. Il faudrait même être « au dessus de l’aube ». Puisqu’elle tissait l’aube. Les comptes se perdent.
J’irai au front de la poésie. Chez l’homme, la guerre est sous-jacente.
Je la cite :
« Dans ma main
Ces étoiles vieilles
Déposées chaque jour
Comme le précieux de l’obscur
Je ne sais pas ce qu’elles disent
Je ne lis pas dans les paumes
Ni l’histoire ni les aubes
Je les garde c’est tout
Je les veille
C’est ma dette de vie
Le compte à rendre
À gauche, de mes rêves
À droite, de mes faits
Et quand je prends ta main
Je sens frissonner
La sève des cieux«
Elle est partie là-bas, là-haut. Son souci nous reste comme une fleur.
…
Sur cette page, vous devez la lire.
Par Zakane
Magnifique. Merci.
Merci pour cet hommage
et pour le passage cité
Anna, on la reconnait dès ses premiers vers.
_____________ d’autres ________________ plus tristes _________
on a tous une tache aux poumons, un endroit qui tousse au moindre courant d’air
je serre mes filets et les papilles
ce froid qu’il fait soudain entre mes seins
ou alors tes ailes
un indéfini sable à rebrousser les livraisons de liberté entre deux feuilles de route, un herbier de vent et jusqu’au creux du cou où tu niches tes départs
la voix cale à courser ses allures -fumées et poudre-
mes pensées feutrent entre les conversations et les brûlures
je tiens mes tuberculoses où d’autres empilent des épouvantails
zone caverneuse des aires de vannage
je peux tousser mes métaphores, je ne guérirai pas
mais parler modeste, comme chuinte l’ombre du fond de moi