Ici quand on parle du vent on dit « le vent »
Le vent a forcément des noms selon qu’il vienne d’ici ou là . J’ai retenu gwalarn pour la beauté du son
Mais le vent qu’il vienne de près ou de loin, du nord ou de l’ouest il souffle comme l’esprit, où il veut
Et décoiffe, ébouriffe, enrage, ensable, rend fou et amnésique
Ici le vent est une force générique ça tourbillonne , peu importe le nom par les humains donné, le vent souffle et cacarde, il fait mal ou caresse
Ici quand on parle du vent, on dit » le vent »
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Les anges n’ont pas forcément des ailes ni de consistance comme les sculptures qui les représentent à Reims ou ailleurs. Je le sais parce que je vois passer très souvent des anges. Ils traversent l’espace près de la barrière, au jardin ou je les surprends derrière moi quand je marche ou à travers la fenêtre de la cuisine. C’est une sensation très soudaine et brève, une forme blanche ou vaporeuse qui me fait systématiquement lever les yeux de mon livre ou me retourner, vérifier par deux fois ce passage irréel et manifeste de quelque chose ou quelqu’un. S’il s’agit d’anges ou de fantômes, j’aimerais bien comprendre la raison de leurs allées et venues.
A moins qu’ils vivent là comme moi je vis là et qu’il n’y ait ni message ni raison ni interaction recherchée ? Juste une présence banale et des déplacements d’air.
Textes : Anne Jullien
Ecriture et thèmes … nickel ! Bravo !
Les deux poèmes se rejoignent
en vent d’ange
(tous les sens ont un sens)
j’aime les courants qui les traversent et se touchent
dans la phrase finale
« Juste une présence banale et des déplacements d’air. »
Ce « banal »
que je crois pouvoir lire comme « vital » « essentiel »
et qui échappe aux noms, à l’enfermement.
Deux poèmes qui créent un espace vivant
et immobile à la fois.
C’est l’esprit qui s’envole,écrase les herbes ou les caresse,on l’écoute gémir dans la cheminéequand il enrage et racle les toits.Un esprit léger mais puissantqui ne se laisse pas enfermer,sirocco gwalam harmattanil colporte graines et poussièretend les voiles gonflées à craquersoupirs et gémissementsbrise ou tempête…on ne sait d’où il vientni quand il s’arrête…