toujours l’éternité à l’horloge retarde
je ne compte jamais au-delà de vingt-quatre
mes yeux sont aveuglés par le dernier des astres
je ne ressens plus rien ai-je un corps ? ai-je une âme ?
je n’ai fait que pleurer intensément des larmes
exister me lacère et exister me larde
je veux garder intacts mon masque et mon visage
Sur l’auteur
Né dans les années 1990, Sacha Zamka grandit en France. Après ses études, il découvre Vienne, New York, Montréal. Il se consacre à l’écriture de nouvelles et de poèmes depuis lors. Ses écrits, hantés par l’enfance, interrogent le deuil, l’identité, la mémoire, dans une langue où s’affrontent fragments bibliques et expériences quotidiennes, témoignant d’une condition diasporique. Ses poèmes ont été favorablement accueillis dans des des revues en France, en Belgique et au Canada. Il a publié un recueil Poussière et grâce chez Encres Vives.
au-delà de vingt-quatre
on retourne au début
les heures recommencent leur parcours
sous le masque de l’horloge.
Si le temps tourne en rond,
les planètes en font de même
autour des astres
et jouent d’un temps prolongé
un grain de sable
une poussière aléatoire,
une seconde en supplément
qu’on a oubliée
et l’éternité est dérèglée,
les orbites deviennent aléatoires,
les planètes s’entre-choquent
il y a une faille dans le noir
où l’existence s’engouffre:
les heures sont relatives,
et débordent du cadran
comme le temps par rapport au temps