Grand sorcier du geste,
celui qui dépose sa débauche
de couleurs carnassières,
ouvre le cri, la bouche serrée
parmi les fragments d’anatomie.
On devine que se livre bataille
une armée de pinceaux
qui voudraient pénétrer la toile,
en cherchant par-dessous
où se trouve la femme
Sa chair s’étale,
se nourrit de giclures ,
consomme les épaves;
on assiste à la tempête des sens
immobilisée en peinture
quelle plage déserte
nous contera son âme
qui s’éparpille
en mille variations cruelles
aux écueils vernis ?
Texte : René Chabrière