Au pied des cascades
Se meurent
D’indolentes pierres
L’eau vive
Polit leur surface lisse
Comme un cœur
Poncé par l’usure
Qui se fissure
Lentement
Et laisse s’écouler
Un sang pourpre
De ses blessures
Où naissent
Quelques violettes
Eparses
Les galets
Se couvrent
De filaments nacrés
Et d’une fine mousse
Phosphorescente
Qui illumine l’eau
D’une lueur d’absinthe
La nuit tombe
Sur les rêves déchus
Les silences trop lourds
Et les mots
Qu’il faut abandonner
Derrière soi
Comme des dépouilles
Qui déjà s’enfoncent
Dans la terre
A jamais
Loin des hommes
Dont même le nom
Restera tu
Pour l’éternité

Texte : Aliénor Oval

Illustration : Maria Oval