Arracher des oiseaux en papier
Aux ventres de pluie
Tourner la tête
Quand sonne le carillon
Que les fantômes
Dodelinent vers soi
Dans la mousse humide
S’enfoncer
Pour toujours Qui sait
Sentir chaque muscle
Sous la peau linceul
Devenir argile
Se galber
Se draper d’humus
Déchirer son thorax
Comme une feuille de soie
Et laisser s’échapper
Une myriade de papillons
Aux ailes brisées
Qui tombent en silence
Sur le sol tiède
D’où jailliront
Autant de fleurs noires
Aux pétales de cendre
Rompre les clavicules
Comme des brindilles
S’enfouir plus profond
Enserrée par des racines
Interminables
Sentir la terre
Couvrir
Le visage en extase
S’oublier
N’être qu’une sensation
Un instant
Pas même une émotion
Devenir
La chaleur
Qui irradie le ventre
Quand le plaisir est trop grand
Fermer les yeux
Pour voir ce qui est caché
Et laisser ruisseler
Une pluie de nacre
Sur une terre féconde
Texte : Aliénor Oval