Dans le creux de ma main
Tu tiens tout entier
Repentant sans avoir
Commis la moindre faute
Tu baisses ta tête
Lourde de honte
Ta seule présence
Est un outrage
Qu’il te faut expier
A mes pieds
Toute ta ferveur
Se tourne vers moi
Je ne t’accorde que le mépris
Que tu mérites
C’est à peine si mon regard
Se pose sur toi
Tant ta vue
Me répugne
Il faudra t’avilir encore
Devant moi
Pour trouver grâce
A mes yeux
Si mon cœur s’ouvre
A pareille mansuétude
A genou
Ton regard m’implore
De t’effleurer
De mon ombre
Tu sais bien
Que tu ne dois rien espérer
Juste attendre
Mon bon vouloir
Dans un silence
D’agonie
Qui fait rosir
Tes joues
Tu voudrais te jeter au sol
Ramper
Creuser la terre
Avec tes dents
Pour me montrer
Ta loyauté
Mais t’en ai-je seulement
Donné le droit ?
Tu te brises tout entier
Sur mes digues
Tu endurerais
Tous les supplices
Pour sentir sur ta langue
Brûlante
Le parfum suave
De ma peau
Mais ton tourment
Est trop doux
Tant tu en tires
Une joie
Que ta posture
Peine à dissimuler
Malgré les liens
Qui t’entravent
Ton corps entier
Se dresse
Vers mes rivages
Exquis
Tu oses manifester
Ton désir
Toi qui n’es que vide
Toi que je devrais écraser
Sous mes escarpins
Tel un cancrelat
Pathétique
Tu me donnes tout
Comment cela
Pourrait-il être assez ?
Je veux me délecter
De chaque particule
De ton envie
Qui viendra se dissoudre
Devant mon dédain
Absolu envers toi
Je veux goûter
Tes larmes sucrées
Tu rêves chaque seconde
De sentir la brûlure
De milles lanières
Hurlantes
Sur ta peau nue
Le mérites-tu seulement ?
Tu ne vaux pas la poussière
Que foulent mes pieds
Tu m’adores de tout ton être
Je n’attendais rien de moins
Quand tu comprendras
Que tu n’es rien
Que tu n’existes
Que par ma volonté
D’admettre
Ton ultime soumission
Que ton être
Blotti au creux de ma main
Je le balaierai d’un souffle
Si tel est mon désir
Alors peut-être
Consentirais-je
A écraser ta main
Avec mon talon aiguille
Tu retiendras tes cris
Les yeux humides
Plein de reconnaissance
Devant mon doux sourire
Texte : Aliénor Oval