Tu devras peindre comme le vent
épouser
devenir la couleur et la forme
de toutes choses caressées

ne laissant derrière toi
qu’un tremblement de feuilles
ou la ride d’une eau
dans les ourlets de l’ombre

*

Un sommeil s’est penché sur la Terre

lourd comme un cheval de trait
l’univers tourne autour

Dans le duvet de ses ornières
sous la caresse des spires

saturés de frictions
les filaments allumés
des rhizomes du vide

incendient lentement
l’aubier bleu de ses eaux

*

Il faut le plomb
pour souder la lumière
dit le vitrail

Texte : Patrick Prigent – SATORI dans les Monts d’Arrée – Extraits d’un travail en cours

Sur l’auteur

Patrick Prigent vit en Bretagne intérieure, à la frontière entre Côtes d’Armor et Finistère. Un pays encore secret, préservé et relativement sauvage dont il extrait la matière de ses écrits. Il privilégie la forme courte, parfois proche du Haïku.

« Peu de mots
mais contondants (1)

à couper l’herbe sous le pied
de mes ruminations
mentales »

Ses recueils son empreints d’une sorte de « mystique du réel ». Il se définit lui-même comme dépourvu d’imagination, arguant que ses poèmes sont davantage reçus que créés.

(1) Tiré de « TAO du Pays des sources – RAZ éditions

Bibliographie :

« Chiens de fusils » éditions Les Vanneaux

« Suite Nord Armoricaine »
« Poèmes à L » éditions La Centaurée

« Ivresse des profondeurs/ Mezvediguez ar strad »
( Recueil bilingue français/ breton )
« TAO du pays des sources » RAZ éditions

Et un certain nombre de publications en revues ou en collaboration avec d’autres artistes notamment plasticiens.