constat
Je ne sais, ni ne connais, de hautes routes sûres. L’aube troublante ou mille étoiles filantes dans le clair de la nuit m’offrent autant de possibilités.
Je ne sais, ou ne veux, prendre part aux buffets de mes pairs. Un fromage de chèvre et quelques noires olives, une paume de pain dur et ce fond de vin rouge, me voilà rassasié.
Je mène mon chaland aussi bien que je peux.
Les rires. Les larmes. Les envolées joyeuses comme les plus funestes chants.
Ainsi je me soumets au temps aussi bien que le dompte. Moi-même sans savoir et si reconnaissant de ce haut fait d’armes. Le bagage de ma mémoire repose en moi et je me plais à goûter de l’expérience dans le courant du torrent.

et ton nom maintenant résonne
je pense aujourd’hui
au départ de l’Homme
tu vas te fondre en un espace illimité
en ce lieu qui n’est pas un lieu
et qui n’est pas le temps
non plus
un moment
un instant
une virgule
une marque
une trace
non, rien de cela
l’éternité t’attend
mais ce n’est pas toi qu’elle attend
c’est bien plus
c’est ce qui lui manquait
sans que cela ne lui manque
sans que cela ne touche à son état
l’éternité a besoin
de son éternité
mais n’a pas d’autres besoins
ton souffle
quand il se sera perdu
rejoindra les souffles
qui n’étaient pas perdus
ô que cela t’inspire
mon âme
tu seras
sans n’avoir jamais été
seulement
l’abscisse et l’ordonnée
d’une évocation mathématique
et ton nom maintenant
résonne
sans se faire entendre
je t’aime
et je t’aimais
et puis
je t’aimerai
Textes-Illustration (Cévennes) : Zakane